L'aspect économique

         L'activité des déchets est un secteur en pleine expansion. Elle permet la naissance de nouveaux emplois.En effet  elle demande de la main d’œuvre importante pour récupérer, trier, conditionner et valoriser les déchets.
Cette activité a un fort impact économique, et un salon lui est désormais consacré.
Le salon Pollutec consacré aux équipements, technologies et services de l'environnement pour l'industrie et les collectivités locales, a été créé en 1974. Il existe deux éditions distinctes qui se tiennent en alternance : une édition purement industrielle, qui se tient à Paris, une édition élargie aux collectivités locales, qui se tient à Lyon depuis 1986. Depuis son installation à Lyon, la fréquentation a " explosé " depuis dix ans. En 1986, le salon occupait un hall d'exposition, il en occupe dix aujourd'hui. Même si la progression s'est ralentie, elle demeure très importante, entre + 15 et + 20 % tous les deux ans.


Conséquences sur l'emploi

Les conséquences sur l'emploi sont principalement liées à la collecte et au tri. Selon une étude de l'ADEME, à prix égal, la collecte sélective génère dix fois plus d'emplois que l'incinération et trente fois plus que la mise en décharge. La collecte sélective entraîne une augmentation des personnels de l'ordre de 5 à 10 % variable selon la densité de l'habitat. Si la collecte elle-même n'apporte que peu de changements en termes d'emplois, le tri, qui est un complément indispensable, induit des mouvements plus significatifs. Cette appréciation sur le potentiel d'emplois doit cependant être nuancée. D'une part, la recherche de gains de productivité devrait limiter le nombre de créations d'emplois. Deux voies sont a priori ouvertes : l'une portant sur la collecte, l'autre sur le tri. Concernant la collecte, la productivité est considérablement améliorée par le ramassage semi-automatique. Outre l'effet direct et immédiat (passage d'une collecte manuelle par équipe de trois - un conducteur et deux agents- à une collecte semi-automatisée, le conducteur pilotant de sa cabine l'opération de collecte), l'amélioration des conditions de travail est incontestable. Pour des raisons culturelles (habitudes), pratiques (disposition et étroitesse des voies, voitures en stationnement), économiques et financières (renouvellement récent du parc de camions de ramassage, adaptés aux collectes sélectives...), l'automatisation de la collecte n'est guère envisageable en France, au moins à court et moyen terme. En revanche, des potentialités demeurent au stade du tri. De l'avis de tous, les responsables interrogés ayant " testé " plusieurs formules, le meilleur tri est celui qui combine tri automatique et tri manuel dans une combinaison adaptée à chaque centre.

         Ces emplois induits par la mise en place de collectes sélectives peuvent correspondre, pour partie, à des situations d'insertion (chômeurs de longue durée, " RMistes " en fin de droits,...). Elle offre de nouveaux métiers ("animateur déchets ", surveillant de déchetterie...), de nouvelles formations (formation au dialogue avec les usagers, mise en place d'un CAP/BEP de " valoriste "), voire de nouvelles chances à une fraction de la population (emplois en sortie d'incarcération.) C'est en quelque sorte une " seconde vie " pour le produit, et une " seconde chance " pour l'homme. La valorisation n'a alors jamais aussi bien porté son nom. Il faut cependant convenir que ces métiers sont souvent peu valorisants, et " durs " physiquement, voire éprouvants, notamment dans les centres de tri où certains employés peuvent trier, par sélection sur un tapis roulant, jusqu'à une tonne de déchets par heure.

Ces emplois peuvent entrainer des pathologies comme des lésions musculaires et il existe aussi un risque de souillures et de contaminations.